Merci, Monsieur Savatier, pour les précisions que vous avez apportées. Du coup, cela m'enlève une question par rapport à ce que disait Mme Martinat, parce que les propos que vous venez de tenir avaient déjà été tenus, il y a un an, par votre collègue généticien, M. Alain Fischer, en commission des Affaires sociales. Il disait qu'effectivement, à un moment ou à un autre, la question de la dérivation se pose. Il y a un débat sur cette question. Dire qu'en France il n'y aurait plus de dérivation serait une erreur.
Je voudrais revenir sur ce débat : faut-il travailler sur des cellules souches embryonnaires humaines ou peut-on travailler sur les cellules IPS ? Votre intervention de ce matin suscite de nouvelles questions. Pourquoi les Japonais ont-ils déjà aujourd'hui des banques de cellules IPS pour la thérapie cellulaire ? Cela montre bien que cela pourrait être efficace. Vous disiez que, pour les travaux thérapeutiques sur la rétine, il faudrait passer par les cellules souches embryonnaires humaines. Or actuellement, les Japonais ont trois essais thérapeutiques en cours. Apparemment, les premiers travaux publiés montrent que les IPS donnent de bons résultats. Il y a eu un petit débat tout à l'heure. Les cellules IPS présentent l'intérêt d'éviter le recours aux immunosuppresseurs. Vous dites que cela dépend de la pathologie, mais sur la question rétinienne, il y a un vrai débat. Madame Martinat, vous savez bien qu'un certain nombre de vos collègues ne partage pas votre point de vue sur le fait de devoir passer par les cellules souches embryonnaires humaines.
J'ai une dernière question : comment expliquez-vous que les Japonais ont fait le choix de privilégier le recours aux IPS ? Leur effort en ce sens est massif. Ils insistent notamment sur le fait que pour eux, la dimension éthique est davantage préservée. Vous semblez dire le contraire. J'aimerais comprendre, parce que le rôle du législateur est d'indiquer quelles sont les bonnes lignes rouges qu'il convient de faire appliquer à la société.