Mieux connaître, je crois que nous pouvons tous viser cet objectif, mais à quelle fin ? La connaissance est une chose, d'ailleurs un peu incertaine quand il s'agit de prédisposition génomique, mais la finalité d'utilisation en est une autre. Vous avez évoqué ce qui est peut-être le risque éthique, la pente glissante vers le diagnostic préconceptionnel. Jusqu'où des prédispositions génétiques pourraient-elles influencer des choix médicaux de vie ou de mort, d'une vie présentant des risques, mais incertains, qui mériteraient ou non d'être vécus ? N'y a-t-il pas dans la société actuelle une forme de paradoxe entre la volonté affichée de toujours mieux inclure les personnes handicapées – et l'on fait des choses absolument remarquables – et la volonté plus ou moins avouée de certains – je ne vous prête pas cette intention – d'éviter de faire naître des personnes qui seraient potentiellement malades. Dans quelle mesure le projet de loi répond-il à l'intention de mieux soigner et mieux accompagner plutôt qu'à l'intention d'éradiquer de potentielles maladies ? Enfin, comment encadrez-vous votre proposition d'étendre les dépistages ?