Nous essayons dans plusieurs centres – mais c'est encore du domaine de la recherche – d'évaluer par des techniques très sensibles la contamination éventuelle de cellules leucémiques dans les fragments ovariens. Pour l'instant, nous l'avons fait chez près de quarante patientes qui avaient des leucémies aiguës, ce qui est la plus grosse cohorte de la littérature mondiale. Un point est très délicat : l'évaluation a porté sur deux fragments – un qui aurait vocation à être réimplanté, l'autre pris dans une partie de l'ovaire qui ne sera pas réimplantée ; chez les trois quarts des patientes on ne trouve pas de traces de leucémie, et chez un quart on en trouve. Or si l'évaluation ne portait que sur un fragment, l'information qui en est tirée pourrait être incomplète. En effet, si dans la grande majorité des cas, le résultat est le même pour les deux fragments, c'est-à-dire positif / positif ou négatif / négatif, on observe des discordances dans un petit nombre de cas. C'est pour cela que, pour diminuer le risque que nous pourrions prendre en réimplantant, nous souhaitons pouvoir étudier chez des patientes décédées la vingtaine de fragments ovariens conservés – c'est ce qui est conservé, en moyenne, pour une personne. C'est un exemple précis, très concret, de la recherche appliquée que nous développons ou voulons développer dans notre unité.