Je lui retourne le compliment : sa ligne rouge, c'est la non-discrimination ; la nôtre, c'est la dignité. Pour moi, un embryon n'est pas un amas de cellules quelconque, il a le droit à sa dignité, c'est une possibilité d'enfant à naître. Il a donc droit à notre respect. Je comprends que qualifier l'embryon d'enfant à naître puisse poser problème à beaucoup, car au vu du sort auquel sont promis la plupart, il est plus facile de les considérer comme quelque chose de tout à fait impersonnel, davantage comme un objet qu'un sujet.
Vous m'avez dit tout à l'heure, monsieur le rapporteur, que si l'embryon était un enfant, l'IVG serait interdite. Ce n'est pas tout à fait vrai, parce que, dans le code de la santé publique, le livre II sur l'interruption volontaire de grossesse commence bien par l'article L. 2111-1 qui précise : « Comme il est dit à l'article 16 du code civil ci-après reproduit : “La loi assure la primauté de la personne, interdit toute atteinte à la dignité de celle-ci et garantit le respect de l'être humain dès le commencement de sa vie.” » Ensuite, chacun met sa ligne rouge où il veut. Je pense que l'embryon a le droit à toute notre considération et toute la dignité qui doit lui être réservée.