Je suis choqué par les propos qui viennent d'être tenus. À vous entendre, les pauvres ne devraient pas avoir d'enfants, parce qu'ils n'ont pas les moyens de les éduquer. On est de retour au XVIIe siècle, dans le monde de Jonathan Swift !
On parle sans cesse de l'intérêt supérieur de l'enfant, mais les enfants qui vont naître dans une famille homoparentale ou d'une femme seule auront un parent, détenteur de l'autorité parentale. Or, selon le code civil, celle-ci a pour finalité de protéger l'enfant « dans sa sécurité, sa santé et sa moralité », d'« assurer son éducation et permettre son développement, dans le respect dû à sa personne ». Cela s'appliquera aussi aux enfants nés de PMA.
Pourquoi faudrait-il évaluer psychiquement et socialement les femmes qui envisagent de recourir à la PMA ? Quand nous marions des gens dans nos mairies, nous le faisons parce qu'ils ont le désir de fonder une famille, et peut-être d'avoir des enfants. Nous ne les soumettons pas à des tests psychologiques pour savoir s'ils sont en mesure d'élever ces enfants. Nous leur faisons confiance, en nous fondant sur leur désir et sur la déclaration qu'ils font en présence de deux témoins. Cessons de stigmatiser les candidats à la PMA et faisons-leur confiance, d'autant qu'ils seront encadrés par une équipe pluridisciplinaire, ce qui n'est pas le cas des couples hétérosexuels qui se présentent à la mairie.