Mes chers collègues vous venez de faire la démonstration que bien qu'étant tous animés du désir de garantir l'intérêt supérieur de l'enfant, nous ne le concevons pas tous de la même façon. Le Conseil d'État a probablement raison de dire que l'intérêt de l'enfant est une notion « difficile à manier lorsqu'il s'agit d'envisager, de manière générale et abstraite, la situation d'enfants qui ne sont pas encore conçus ». Pour Mme Ménard, l'intérêt supérieur de l'enfant, c'est d'avoir un père et une mère ; pour d'autres, c'est de grandir dans une famille qui pourvoit à tous ses besoins, affectifs, matériels et sanitaires, et qui lui donne les possibilités de son épanouissement. Parce que nous avons des conceptions très différentes de ce qu'est l'intérêt supérieur de l'enfant, il serait vain d'inscrire ce principe dans la loi, surtout à cet endroit.