Je regrette que nos collègues du Sénat aient retiré cet alinéa de l'article 1er que nous avions adopté en première lecture. Il est important que les enfants puissent avoir accès à leurs origines, et donc, en premier lieu, savoir qu'ils sont nés d'un tiers donneur. Demain, ils le sauront inévitablement lorsque leurs parents seront des couples de femmes ou des femmes seules ; mais, aujourd'hui, en France, la majorité des enfants nés d'un don l'ignorent.
Au nom de cette doxa privilégiant le secret, beaucoup d'enfants n'ont fait cette découverte que très tardivement et dans des conditions très douloureuses, qui ont évidemment fissuré le ciment familial. Au contraire, lorsqu'on explique tôt au jeune enfant qu'il est issu d'un tiers donneur, il l'accepte sans difficulté et cela ne remet guère en cause le respect qu'il a pour ses parents. C'est Marcel Pagnol qui l'a dit : le père, c'est celui qui aime, pas celui qui a donné ses spermatozoïdes. Avis très favorable.