Je propose à nouveau de réécrire l'alinéa 6 de l'amendement CS1030. Il convient en effet de réserver l'AMP aux couples hétérosexuels, dans les conditions actuelles.
Si les gynécologues sont plutôt favorables à votre projet, les professionnels de l'enfance ne le sont pas, tandis que les collectifs de médecins s'y opposent. Comme l'expliquait le docteur Lévy-Soussan lors des auditions, aucun référent masculin ne remplace un père. Posez la question à des principaux de collège : ils vous diront à quel point les situations dans lesquelles les pères brillent par leur absence sont compliquées. Aucun parrain, oncle ou ami qu'un enfant verrait le week-end ou deux fois par semaine ne remplacera jamais un père. C'est d'ailleurs paradoxal : admettre qu'il faut un référent masculin, c'est admettre que l'altérité est nécessaire. En voulant satisfaire les adultes, vous priverez certains êtres humains de la chance de savoir ce qu'est avoir un père. Ce faisant, vous ne protégez pas les enfants.
Ainsi, la procréation médicalement assistée ne peut exister que pour les couples hétérosexuels. L'arrêt du Conseil d'État du 29 septembre 2018 rappelle que des situations différentes au regard de la procréation justifient des décisions différentes. L'enfant n'est pas une raison d'intérêt général.