Il serait trop cher de maintenir une maternité à la campagne quand elle réalise moins de 500 accouchements par an, trop cher de maintenir des formations d'enseignant déconcentrées, trop cher de déployer le très haut débit dans les zones insuffisamment peuplées. Comment peut-on espérer conforter la cohésion territoriale et sociale quand on affirme que certains coûtent trop cher en raison du lieu où ils sont nés, de la terre où ils ont choisi de s'installer ?
Vous l'aurez compris, mon groupe ne cessera de rappeler que tous les territoires ont droit aux mêmes chances de réussite. Pour cela, nous avons besoin d'une vision politique globale et nouvelle, qui traite les territoires comme elle doit traiter ceux qui y vivent, c'est-à-dire en luttant contre tout ce qui produit de l'exclusion.
Mes remarques sur les manques de ce texte valent tout autant, à ce stade, pour la politique du Gouvernement, lequel cultive son propre projet d'agence dans une opacité qui conduit à s'interroger, malgré les belles intentions esquissées notamment au congrès des maires par le Président de la République.
Nous sommes disposés à oeuvrer pour la cohésion, l'égalité et la solidarité, toujours, mais sur le fondement d'un diagnostic partagé, avec des objectifs précis et des politiques adaptées – autant d'exigences que cette proposition de loi ne satisfait pas à ce stade. Nous nous abstiendrons donc lors du vote, si d'aventure le texte n'était pas renvoyé en commission.