Une agence nationale pour la cohésion des territoires ? Pourquoi pas. Difficile en effet de ne pas être d'accord avec les attendus de cette proposition de loi. Qui ne souscrirait pas à l'état des lieux qu'elle dresse concernant notamment nos villes moyennes et nos villages ? Qui contesterait que bon nombre de nos centres-villes se meurent ? Qui n'approuverait pas la mise en place d'une politique audacieuse pour, je cite, un « développement harmonieux des territoires » ?
Alors, me direz-vous ? Alors, comme toujours dans notre bon pays de France, quand il y a un problème, on crée une nouvelle structure – une commission, un comité de pilotage, un « machin », aurait dit un homme célèbre… Sans s'interroger sur ce qui existe déjà, sans s'interroger sur les responsabilités, sur les causes de cette situation dont souffrent tant de nos compatriotes qui n'ont pas la chance de vivre dans cette France qui profite de la mondialisation, cette France chouchoutée par nos dirigeants – d'abord parce qu'ils y vivent eux-mêmes – bref, cette France qui est du bon côté de la barrière.
Car il y a une barrière. Une barrière qui sépare deux France, deux mondes. D'un côté, Paris et une grosse poignée de métropoles régionales qui prospèrent et qui offrent des opportunités même à ceux qui vivent dans les banlieues, dans les « quartiers » comme on dit. De l'autre, les ploucs, ceux qui ne comptent pour rien ou pas pour grand-chose, les provinciaux…