Je suis assez heureux que vous ayez retiré cette motion de rejet préalable car sinon, vous auriez sanctuarisé, je dis bien sanctuarisé devant la représentation nationale les fractures territoriales. Car vous auriez considéré qu'il n'y a pas de difficultés dans les territoires ! Heureusement, chère collègue, le retrait de cette motion vous a évité d'emprunter un tel chemin.
Je remercie Hervé Saulignac : nous avons un diagnostic partagé, insistant en premier lieu sur l'égalité des chances entre territoires, dont nous savons très bien, chers collègues, qu'elle est très difficile à atteindre. Ce qu'il faut faire, c'est proposer à tous les territoires de se mettre en mouvement, de se connecter, d'apporter des réponses circonstanciées aux problèmes. Je suis, pour ce qui me concerne, profondément décentralisateur. La réponse apportée à un endroit ne peut pas être la même qu'à un autre, et il faut toujours faire preuve d'une attention particulière. Notre collègue a souligné que la France à plusieurs vitesses était déjà une réalité : cela ne date pas d'hier ! Mais il soutenait jusqu'à il y a quelques mois un gouvernement dont on ne peut pas dire qu'il ait apporté beaucoup de solutions.
Je remercie également Jean-Paul Dufrègne : en proposant a minima de s'abstenir, il a rappelé toute l'histoire de la cohésion territoriale, qui a démarré à Privas en 2013. Mes chers collègues, beaucoup ont dit que nous allons trop vite. Mais j'ai entendu, précisément en 2013, des phrases formidables, des déclarations selon lesquelles tout allait changer : et quatre ans plus tard, qu'est-ce qui a bougé ? Quelques contrats épars, ça et là, sur les territoires ! Sans cohérence !