Intervention de Thierry Benoit

Réunion du lundi 8 mars 2021 à 16h00
Commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThierry Benoit :

J'ai peu connu le député Olivier Dassault mais, étant député depuis trois législatures, je l'ai beaucoup observé. Au-delà de son joli parcours d'élu local, de parlementaire et de son histoire familiale, faite de capitaines d'industrie française, j'ai beaucoup de respect pour l'homme, que je voyais souvent lors des questions au Gouvernement et qui représentait une forme de classe et d'élégance à la française. Je tenais à faire part de mes sentiments attristés à sa famille, mais aussi à ses collègues députés du groupe Les Républicains.

Madame la ministre, il vous revient donc la responsabilité de remettre l'ouvrage sur le métier concernant la trajectoire dite « écologique ». Nous avons tous en tête les mouvements sociaux de novembre 2018 qui ont conduit le Gouvernement à suspendre cette trajectoire. Je parle de « trajectoire » car c'était le terme employé par votre prédécesseur, François de Rugy. Au plus fort de la crise sociale, lors des questions au Gouvernement, il avait indiqué que le Gouvernement la maintiendrait.

Au-delà de la trajectoire écologique – dont les Français comprennent les implications fiscales – nous devons avoir en tête la nécessaire trajectoire humaine et sociale. Si nous voulons que votre projet, amendé par nos propositions, soit accepté par la majorité de nos concitoyens, encore faut-il que personne ne se sente méprisé ou humilié. En 2018, la grogne, la colère et la révolte de certains de nos concitoyens étaient consécutives à des décisions qui visaient toujours les mêmes, souvent les plus faibles, celles et ceux qui travaillent dur ou ont de faibles ressources : limitation de la vitesse à 80 kilomètres par heure (km/h), renforcement des radars sur les routes, projet de taxation carbone du carburant, renforcement du contrôle technique des voitures, décision de suppression des chaudières au fioul à moyen terme qui touchaient nos concitoyens ruraux, non dotés d'autres formes d'énergie. Les propositions que nous allons faire doivent donc s'adosser à des mesures alternatives, sinon vous ne pourrez embarquer le plus grand nombre.

Je vous souhaite, madame la ministre, le succès de Jean-Louis Borloo lorsqu'il a fait voter à la quasi-unanimité à l'Assemblée nationale les lois du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l'environnement, dite Grenelle I, et du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l'environnement, dite Grenelle II. Ce succès est en grande partie lié à sa personnalité. Madame Pompili, je souhaite que vous puissiez mettre suffisamment d'huile dans les rouages de nos débats pour éviter les blocages. J'aimerais que le groupe UDI-I puisse voter ce texte car, lorsque Jean-Louis Borloo a créé l'UDI, c'était pour en faire un parti proeuropéen, un parti à la fibre humaine et sociale très forte, mais aussi – et c'était en 2012 – un parti dont l'écologie était le fil conducteur du projet politique.

C'est pourquoi Guy Bricout et moi-même, qui représentons le groupe UDI au sein de cette commission spéciale, nous efforcerons d'être raisonnables, constructifs, fédérateurs tout en étant pragmatiques car l'écologie ne doit pas être uniquement conceptuelle, mais aussi opérationnelle.

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