Intervention de Dominique Potier

Réunion du lundi 8 mars 2021 à 16h00
Commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDominique Potier :

On peut regarder le projet de loi « Climat » comme un clair-obscur : il y a un effet lampadaire, lié à sa mise en lumière, et des angles morts – des trous noirs et une part d'ombre.

Je ne reviendrai pas sur la mise en avant de la Convention citoyenne. Elle a été si forte que l'atterrissage ressemble un peu à une forme de mépris.

On n'en finirait pas si on se mettait à raconter – j'appelle d'ailleurs à faire un mémoire de sciences politiques à ce sujet – le rendez-vous raté qu'a été la loi ÉGALIM, après des États généraux de l'alimentation qui étaient un moment assez génial.

S'agissant de l'atterrissage difficile de la Convention citoyenne, comment de si belles idées peuvent-elles être finir par être ainsi abîmées ? Il faudra inventer, lors de la prochaine législature, le continuum démocratique entre la société civile, l'autorité scientifique, le Parlement et le Gouvernement qui n'a pas vu le jour sous les présidences de François Hollande et d'Emmanuel Macron. Une invention démocratique reste à faire sur ce plan.

Entre l'écueil que représentent les collapsologues et l'illusion des petits pas, il faut trouver un chemin. Nous essaierons humblement, avec le groupe socialiste, de travailler ensemble sur trois sujets, dans les limites très étroites que nous laisse l'examen de la recevabilité.

Il faut, tout d'abord, penser aux territoires et à la planète : on ne doit jamais penser franco-français, en se limitant à nos querelles picrocholines. Efforçons-nous d'élargir l'angle, en passant, par exemple, de la question du repas hebdomadaire végétarien à celle de la montée de la famine dans le monde en lien avec le changement climatique.

Il faut également penser au-delà du carbone – et on revient ainsi aux questions agricoles. L'obsession du carbone peut casser la sécurité alimentaire et la biodiversité, qui est notre assurance vie. Il va falloir penser globalement et se doter d'instruments pour y parvenir.

Enfin, on doit penser aux dimensions sociales et écologiques. La première cause du gaspillage des ressources, ce sont les inégalités. Celles qui existent en bas ont été rappelées – tout le monde ne peut pas accéder au même mode de vie. Mais il faut également souligner que, de l'autre côté, 1 % de l'humanité consomme actuellement plus de carbone que 50 % de l'humanité.

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