Nous devons toujours veiller, notamment lorsque nous faisons de la pédagogie auprès de nos concitoyens, à bien distinguer les émissions de CO2 des émissions de polluants. Les ZFE-m visent à lutter contre les émissions de polluants, en particulier d'oxyde d'azote et de particules. Il y a beaucoup de confusion en la matière, et c'est normal – tout le monde n'est pas spécialiste de ces questions.
Il faut évidemment soutenir les innovations, les start-up, et travailler autant que faire se peut sur la compensation carbone et la captation du carbone. Cependant, je commence à observer que beaucoup d'entreprises se soucient davantage de capter le carbone qu'elles produisent que de réduire leurs émissions. Il faudra donc appliquer au carbone le précepte que nous avons mis en œuvre en matière de biodiversité : d'abord éviter, ensuite réduire, enfin compenser. La captation du carbone équivaut, en quelque sorte, à la compensation : elle doit être envisagée en dernier lieu, après que nous nous serons efforcés de diminuer les émissions de gaz à effet de serre. J'ai parfois l'impression que certaines entreprises considèrent qu'elles peuvent continuer à émettre beaucoup de CO2 – business as usual –, et que ce n'est pas grave puisqu'elles récupéreront et stockeront ce carbone. Je sais que vous être très investie sur ces sujets, madame Petit, et je voulais vous donner mon sentiment général sur la question. Avis défavorable.