Pour expliquer le terme de climaticide, je rappelle qu'au kilomètre, il n'y a pas photo. À titre d'exemple, le trajet Paris-Marseille en avion, c'est 50 ou 60 fois le bilan carbone du même trajet en train. Je veux vous faire préférer le train, monsieur le ministre. Il n'y a pas de débat sur le caractère climaticide de l'avion par rapport à d'autres modes de transport.
Pour ce qui concerne les chiffres sur les émissions du secteur, que vous avez cités, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) invite à les multiplier par trois, à cause d'une donnée fondamentale, le forçage radiatif. L'émission en haute atmosphère d'oxyde d'azote, de particules et de vapeur d'eau triple leur empreinte sur le climat. Le secteur aérien est donc un vrai sujet. J'espère que nous pourrons débattre de la situation économique de cette filière industrielle, la deuxième au monde. Nous sommes confrontés à un enjeu majeur pour transformer ces compétences, ces savoir-faire. Pourtant, le caractère climaticide du transport aérien et le fait que ce secteur ne peut être exonéré des taxes, comme il l'est aujourd'hui, ne sont pas discutables. Outre la taxation, je propose de diminuer le trafic aérien, et je l'assume. Nous en discuterons tout à l'heure.