Le mot « climaticide » me choque s'agissant de l'aérien. Il faut remettre les chiffres en perspective. Selon l'étude du Boston Consulting Group (BCG), la part des émissions de gaz à effet de serre du transport aérien s'établit entre 1,12 % et 2,65 % de l'ensemble des émissions. Si vous supprimez tous les avions, vous réduirez donc peu ces émissions. C'est un fait, non un propos politique.
Il y a quelques semaines, j'ai effectué un trajet Toulouse-Paris en avion. Le pilote avait calculé que son avion consommait trois litres de kérosène aux cent kilomètres, par passager. Il expliquait toutes les mesures prises par le secteur pour réduire les émissions, notamment en économisant du carburant en vol et au sol.
Le mot « climaticide » me choque aussi car les salariés de l'aérien sont désespérés, que ce soit chez Air France, dans les autres entreprises de l'aéronautique, ou chez les sous-traitants. Les culpabiliser avec un terme qui les fait passer pour des criminels me heurte.
Nous pouvons nous accorder pour reporter les trajets sur d'autres modes de transport plus vertueux, mais accuser les salariés, les dénoncer avec des termes qui les heurtent, ne me convient pas. Nous pouvons avoir une discussion sur l'aérien – nous y reviendrons – sans utiliser des mots que des centaines de milliers de salariés entendront. Ils sont aujourd'hui dans une situation impossible, et ne savent ni quand ils s'en relèveront, ni comment. Mesurons les propos que nous tiendrons aujourd'hui sur l'aérien : les personnes qui travaillent dans l'aérien ne sont pas des criminels.