Je ne reviendrai pas sur le fait que les termes « séparatisme » et « islamisme » ont été gommés de ce projet de loi. Les candidats au baccalauréat ont ici un bel exemple de hors-sujet, et je ne peux que le regretter. Pour autant, je salue le renforcement de la protection des agents publics, notamment des enseignants – j'ai une pensée pour Samuel Paty et sa famille.
Ce projet de loi va parfois dans le bon sens, et parfois pas assez loin. Il y manque des mesures sur l'université, alors qu'il s'agit d'un foyer potentiel de recrutement de terroristes ou de séparatisme. Il y manque également des dispositions sur le port du voile lors des sorties scolaires, où le principe républicain de laïcité doit trouver à s'appliquer.
Vous avez décidé, à tort, de vous attaquer à l'instruction en famille, en instaurant un régime d'autorisation, alors qu'aucun lien n'a été démontré entre cette pratique et le séparatisme. Juridiquement, une liberté soumise à autorisation n'est plus une liberté. Nous défendrons donc des amendements de suppression de cette mesure. En la matière, je vous propose de maintenir un système de déclaration renforcé, dans lequel les familles devraient remplir un document fourni par l'éducation nationale contenant une présentation des valeurs républicaines, avec un contrôle renforcé et identique en tout lieu du territoire français. C'est cela qui permettra, à mon avis, de déceler du séparatisme.