Je veux tout d'abord remercier le bureau de notre commission d'avoir pris la décision d'organiser votre audition selon ce format qui, je le sais, a fait débat. La franc-maçonnerie a accompagné et a parfois été à l'origine d'un grand nombre d'évolutions sociétales et sociales de notre pays. Cette profondeur historique justifie que nous vous entendions, en particulier sur la laïcité, à laquelle on vous sait attachés.
Si le groupe LaREM se réjouit des appréciations plutôt positives que vous avez pu porter sur le texte, nous ne pouvons pas ne pas réagir à certaines de vos remarques. Ce projet de loi a été élaboré pour tenir compte de la réalité actuelle de notre pays. Je pense, par exemple, à son article 28. Le point de savoir si les associations cultuelles peuvent gérer des immeubles de rapport est un débat ancien dans l'histoire de la laïcité. Mais la situation actuelle est différente de celle de 1905 : les cultes concernés sont différents et les convictions s'organisent différemment. Ces dispositions ne répondent-elles pas au besoin de trouver un nouvel équilibre ?
De la même manière, nous devons prendre en compte le principe de réalité quand nous abordons l'instruction en famille. Bien entendu, il ne s'agit pas de contraindre les parents dont les enfants sont, pour des raisons de santé ou des raisons géographiques, dans l'obligation d'être instruits à domicile. Aussi une discussion doit-elle sans doute avoir lieu pour définir le périmètre pertinent. Mais comment ne pas tenir compte du fait qu'au sein de notre République, des enfants sont volontairement évincés de l'école et placés dans un cadre communautarisé, voire radicalisé ?
Bien entendu, ce projet de loi n'est pas l'alpha et l'oméga du contrat républicain. Du reste, le discours des Mureaux du Président de la République ne portait pas que sur cette question – le Gouvernement et l'ensemble de l'exécutif ont été assez clairs à cet égard ; d'autres initiatives sont envisagées. Mais ce projet de loi, qui vise à renforcer le respect des principes républicains, se suffit à lui-même.