Premièrement, la Grande Loge nationale française, comme toute autre structure associative obédientielle, ne perçoit aucune subvention ; elle est financée par les cotisations de ses membres. Lorsque celles-ci sont suffisamment importantes et que nous avons réalisé des économies suffisantes, nous pouvons acquérir les locaux qui abritent nos temples en souscrivant des prêts bancaires, lesquels sont remboursés grâce à la location des immeubles à nos membres. Si tel n'est pas le cas, nous nous entendons très bien avec celles des obédiences qui sont les principaux bailleurs, le Grand Orient et la Grande Loge de France. Nous n'avons aucun tabou sur ce sujet.
Édouard Habrant a indiqué qu'il avait découvert le principe de laïcité à 18 ans ; pour ma part, c'est lors de ma première année d'études politiques que j'ai appris ce qu'est une nation. Selon Ernest Renan, celle-ci se définit, au-delà d'une langue et d'un territoire communs, comme un vouloir vivre ensemble. Or cette expression n'a pas été prononcée une seule fois depuis le début de nos échanges : là est le nœud du problème. Qu'est-ce que le vouloir vivre ensemble à l'heure actuelle, dans notre pays ? L'enseignement est fondamental à cet égard. Sans être vieux jeu, je me rappelle avec émotion les cours d'éducation civique de mon enfance, lors desquels on nous expliquait ce qu'est la liberté, l'État, le respect de la personne…
Enfin, nous sommes très attachés à la lutte contre la haine en ligne parce que nous en sommes des cibles potentielles – certains d'entre nous ont été visés. N'oublions pas que plusieurs de nos illustres aïeux ont fini dans les camps. Tant que l'on maintiendra la possibilité de s'exprimer anonymement sur les réseaux sociaux, il sera très difficile de venir à bout de ce phénomène.