Monsieur Clavreul, je veux vous dire d'abord le plaisir que j'ai eu à vous écouter et à vous entendre mettre en avant l'urgence à agir. Oui, il y a urgence à agir et vous faites partie de ceux qui ne le disent pas depuis quelques semaines mais depuis de nombreuses années.
Je suis historien. Notre commission travaille, certes, à l'élaboration d'une loi, mais je n'oublie jamais de me demander pourquoi et comment nous en sommes arrivés là. J'ai travaillé sur la Résistance. Même si tous les points de vue sont à prendre en compte, je prête plus d'attention aux propos des résistants du 18 juin 1940 qu'à ceux du 8 mai 1945. Votre rapport, comme celui d'ailleurs de l'inspecteur général Obin sur l'Éducation nationale, a été mis de côté il y a quelques années. Vous avez eu le courage d'exposer vos positions, quitte à prendre le risque d'être qualifié d'islamophobe, pour utiliser la sémantique des islamistes. C'est un symbole assez amusant, si j'ose dire, que vous soyez auditionné après le représentant de l'Observatoire « de la cécité » qui, dans son rapport, écrivait que la France n'avait pas de problème avec le concept de laïcité et que le débat sur la laïcité devait être apaisé. Dès lors que l'on fait suivre d'un adjectif le terme de laïcité, on peut toujours craindre le pire, en tout cas au niveau de l'analyse ! Si l'honneur de l'Assemblée est d'entendre tous les points de vue, le vôtre mérite de l'être davantage encore.
Je partage votre analyse sur la nécessité de distinguer la religion monothéiste qu'est l'islam de l'idéologie totalitaire qu'est l'islamisme. Je sais que vous avez beaucoup travaillé sur le sujet de la laïcité et sur ce texte. N'avoir disposé que d'un quart d'heure pour le présenter a dû être pour vous une frustration. Je vous poserai une question précise et une autre plus générale, vous donnant ainsi l'occasion d'approfondir votre propos.
Le principe de la libre administration des collectivités locales mérite d'être respecté. Comment protéger nos élus contre des menaces de groupes de pression islamistes présents dans leur commune et, inversement, parce que c'est une réalité que vous avez pointée, comment protéger la société du clientélisme de certains élus locaux vis-à-vis de ces mêmes groupes ?
Question plus générale, vous avez évoqué, à juste raison, les établissements hors contrat. Oui, il faut un régime d'autorisation préalable, oui, il faut auditer les associations dès le premier euro, oui, il faut...