Nous venons de perdre Claude Brasseur, le dernier des quatre mousquetaires du film Un éléphant ça trompe énormément, et j'ai l'impression qu'Alexis Corbière ambitionne de reprendre son rôle dans la scène mythique du restaurant, où celui-ci casse tout en se faisant passer pour un aveugle. Notre collègue, éléphant insoumis, fait mine de ne voir aucun problème d'atteinte aux principes de la République en Seine-Saint-Denis. Il est formidable dans ce rôle, mais la vaisselle cassée, ici, c'est la vaisselle républicaine. Faut-il lui rappeler M. Messaoudene, l'élu de Saint-Denis à l'initiative de la marche contre l'islamophobie, son soutien à la sphère « décoloniale » et son tweet se réjouissant des meurtres commis par M. Merah ? Le maire d'Aubervilliers qui pose de grands panneaux sur lesquels est écrit : « Ici, la municipalité travaille avec les musulmans pour construire une grande mosquée » ? Ou encore le prêt par le maire d'Aulnay-sous-Bois d'un gymnase pour la tenue d'un meeting où s'exprimaient des proches des frères Kouachi ?
Je remercie François Baroin pour le rappel du contexte dans lequel a été votée la loi de 2004 : la démonstration s'adresse parfaitement à nous. Le concept d'espace du service public proposé n'est-il pas un peu trop large ? Ne risque-t-on pas de vous reprocher de vouloir neutraliser un espace trop vaste ? Ne faudrait-il pas s'en tenir à un concept juridiquement plus soutenu, c'est-à-dire fondé sur la nature de l'action effectuée, et considérer que toute personne agissant dans le cadre d'une mission de service public doit respecter l'obligation de neutralité politique, philosophique ou religieuse ?