Intervention de Gilles Platret

Réunion du mercredi 6 janvier 2021 à 14h30
Commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi confortant le respect des principes de la république

Gilles Platret, président de la commission laïcité de l'AMF :

Le suivi des jeunes repose sur le volontariat de la commune. Si une commune est volontaire pour mettre en place un CLSPD, elle peut constituer, comme nous l'avons fait, un groupe de suivi individuel (GSI) pour suivre un certain nombre de jeunes, repérer les dérives et proposer des solutions. Ce GSI est très utile parce qu'il permet, en mettant de nombreux interlocuteurs autour de la table, de croiser, sous le sceau du secret, les informations et de proposer aux familles des interventions pour tirer les jeunes d'une spirale qui les aspire. Pour le moment, ce n'est pas obligatoire, cela relève uniquement de la volonté du maire ou de l'équipe municipale.

Je ne dis pas que les solutions que nous imaginons fonctionnent toujours, parce que c'est souvent compliqué. Le problème du séparatisme ne tombe pas du ciel, car les jeunes ont d'autres problèmes, d'ordre social, de criminalité, de trafic de drogue. En tout cas, le GSI permet de définir le périmètre des difficultés du jeune.

Sans vouloir répondre à la place de François Baroin, je dirais que les deux notions ne sont pas contradictoires : l'espace n'est pas forcément matériel, c'est aussi un espace dans lequel le service public s'accomplit, ce qui renvoie à l'exercice d'une mission de service public, quel que soit le lieu. Ce lieu d'exercice de la mission de service public peut varier – François Baroin a parlé de l'accompagnement scolaire –, il bouge, il est itinérant. À ce titre, il a raison de dire qu'il ne faut pas avoir peur d'aller loin, car lorsque les défenseurs de la République posent de nouveaux jalons, ses adversaires sont déjà bien au-delà, parce qu'ils sont très inventifs.

Nous n'avons pas les moyens suffisants pour contrôler l'instruction à domicile. Il y a sans doute un problème de liberté au regard de la Constitution et du bloc de constitutionnalité de la loi de 1882 sur la liberté scolaire, mais c'est un autre sujet. En tout état de cause, nous avons été beaucoup sollicités, comme vous sans doute dans vos fonctions de député, par des familles et des associations qui défendent la liberté scolaire.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.