Monsieur le garde des sceaux, je vous remercie pour vos bons vœux. À mon tour, je vous souhaite une très bonne année 2021.
Ma première question portera sur la formation des aumôniers. Je ne cesse de le rappeler : l'Observatoire de la laïcité plaide pour une réflexion sur le statut des aumôniers, en particulier en milieu carcéral. Les aumôniers musulmans y sont peu présents, très mal rémunérés et la situation perdure depuis plusieurs années. Le bureau central des cultes du ministère de l'intérieur y réfléchit mais qu'en pense le ministre de la justice ? Ne faudrait-il pas profiter du véhicule législatif que constitue le projet de loi ?
Son article 4 vise à renforcer la protection des agents du service public en amplifiant et en différenciant l'incrimination ; c'est une bonne chose. Mais comment concrétiser cela ? Comment améliorer la réactivité du service public de la justice ? Le dépôt de plainte fait courir un risque à l'agent public : ne pourrait-on s'assurer qu'il implique immédiatement l'ouverture d'une enquête et associer l'employeur, afin que la personne qui dépose plainte soit plus sereine ?
L'article 18 vise à répondre à la tragédie du meurtre de Samuel Paty. Il est intolérable de jeter nos concitoyens en pâture sur la toile. S'il est essentiel de partir des faits, puis de démontrer l'intentionnalité, c'est aussi ce qui fragilise l'efficacité du dispositif car cette dernière est difficile à démontrer. Dans ce cadre, quelles suites seront réservées au dépôt de plainte ?