Même avis que Mme la rapporteure. Une remarque générale : ne sombrons pas dans la caricature. Ne nous dépeignez pas en contempteurs de la famille car notre position n'est pas radicalement différente de la vôtre. La famille est un cadre essentiel pour l'enfant, personne ne dit le contraire. Le droit à la famille fait d'ailleurs partie des droits de l'enfant. Malheureusement, la réalité offre des situations très hétérogènes, indépendamment du milieu social. Une famille fortunée peut aussi rencontrer des problèmes éducatifs. Il faut simplement trouver une solution équilibrée. Bien sûr, c'est la famille qui fait les grands choix pour l'enfant. Bien sûr, elle est un cadre pour l'épanouissement de l'enfant. Mais ces affirmations trouvent leurs limites quand l'enfant est en danger et il arrive que des entités supérieures soient amenées à déterminer l'intérêt supérieur de l'enfant. C'est une réalité, nous n'inventons rien. Lorsqu'un enfant subit des violences, des entités externes doivent intervenir. Nous pourrions parvenir à un large consensus. Il n'est pas nécessaire d'idéologiser le débat à l'excès. Depuis cent cinquante ans d'histoire de l'école, il subsiste des approches différentes, mais les positions sont beaucoup moins clivées et manichéennes que par le passé. Ne réveillons pas ces vieux conflits, ce serait artificiel et inutile.
En revanche, il est important d'entrer dans le détail concret des objectifs que nous partageons largement, en particulier celui que les enfants reçoivent tous une instruction de qualité. Pour cela, il faut connaître leur existence et pouvoir les repérer dans un territoire. Nous reviendrons sur la proposition de Mme Bannier de créer un INE. L'idée d'un rendez-vous républicain pour tous les enfants de France, même ceux instruits en famille, est à creuser. Nous devrons réfléchir au modèle.
Vous aurez compris que je partage l'esprit de nombre de vos propositions. Il faudra simplement réfléchir à leur donner forme.