En tant que Mosellan, je dois vous dire, monsieur Corbière, que ce n'est pas au Concordat qu'il faut faire référence. Les Alsaciens et Mosellans n'étaient pas français au moment de la loi de 1905. Quand ils sont revenus, un référendum a été organisé, pour demander s'ils étaient d'accord avec un retour dans certaines conditions. Ces conditions ne faisaient pas référence au Concordat, mais au droit local. Quand vous parlez du Concordat, vous niez tout ce qui s'est passé un peu avant 1924. C'est un raccourci idéologique que de dire que le droit local est concordataire, au motif du salariat de certains ministres du culte : ce qui est en jeu à cette époque, c'est le référendum et si l'on en faisait un aujourd'hui, les habitants d'Alsace Moselle voteraient pour. La République française a travaillé là, comme pour d'autres territoires, à la réintégration d'un territoire qui était perdu. On parle d'un retour après quarante-sept ans sous domination étrangère, mais c'était beaucoup plus douloureux que cela ! Dans certaines familles, on s'était battu des deux côtés ! Oui, cela fait cent deux ans, mais certaines choses commencent à s'arranger. L'instruction religieuse n'est plus obligatoire depuis quarante ans ! En tout cas, il est faux d'en faire une querelle idéologique, il ne s'agit pas du Concordat.