Monsieur Chouat, je suis en parfait désaccord avec vous sur ce sujet. Je maintiens les termes que j'ai employés.
Ce sont les électeurs qui disposent. S'agissant de l'électoralisation que vous dénoncez, il convient d'en traiter les causes – la misère sociale, le repli communautaire, l'expansion de certaines religions dans les quartiers –, plutôt que les symptômes, qui n'en sont que la partie visible. Tel est précisément l'objet du projet de loi : lutter contre les phénomènes de fond qui conduisent les gens à exprimer in fine de telles opinions politiques, à se dire convaincus depuis bien longtemps de l'inadéquation des politiques publiques menées dans leur quartier urbain ou leur zone rurale, ou de l'absence de politique publique.
Au sein de l'Assemblée nationale, se sont toujours exprimées des opinions politiques, ce qui est naturel, mais aussi des opinions religieuses : c'était la soutane de l'abbé Pierre ; c'est désormais le voile de certaines collègues. Et c'est tout à fait souhaitable. Dès lors, cela ne me choque pas que des candidats portent de tels signes religieux sur une affiche électorale ou sur un bulletin de vote, lorsqu'il est autorisé d'y faire figurer une photographie, ni qu'ils indiquent leur appartenance religieuse, ni qu'ils précisent leur qualité de président d'une association cultuelle ou d'une fondation. C'est pourquoi je soutiens fermement ces amendements de suppression.