Nous avons en effet grandement besoin de cette approche très volontariste.
S'agissant des cadres dirigeants, nous devrons faire preuve de pragmatisme en matière de quotas. Je ne pense pas que nous aurons le temps, en dix-huit mois, de donner une définition juridique aux comex et aux codir ; il conviendra donc de se focaliser d'abord sur une logique de parité et de quotas. En outre, à titre personnel, je suis favorable à leur application universelle, non sectorisée. Vous avez évoqué un écart salarial entre les femmes et les hommes d'environ 10 % à niveau équivalent de compétences et d'expérience, mais leur différence de revenus s'élève également à environ 25 %, en partie en raison de l'orientation des femmes vers certains secteurs moins rémunérateurs. Au-delà des objectifs qui leur seront fixés, il importe que les filières s'organisent elles-mêmes en amont pour élargir leur vivier.
La question de l'éga-conditionnalité dans l'économie mais, aussi, les médias, nous tient particulièrement à cœur. Bpifrance pourrait s'engager dans ce sens.
Si je partage votre volontarisme, je pense aussi que les avancées à venir concernent l'ensemble des femmes, pas uniquement les cadres dirigeantes ou les entrepreneures. L'émancipation économique concerne toutes les femmes, y compris dans les familles monoparentales, les femmes qui vivent dans la précarité ou les femmes seniors.
Enfin, nous avons consacré notre dernier colloque à la question des violences économiques. La captation d'une partie voire de la totalité du revenu des femmes par leur conjoint a notamment été mise en exergue. Des réflexions sont-elles en cours à ce sujet au sein de votre ministère ? Nous suggérons une piste : verser les salaires sur un compte dont le salarié est titulaire ou co-titulaire, et non sur celui d'un tiers.