Intervention de Bruno le Maire

Réunion du lundi 18 janvier 2021 à 11h00
Délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes

Bruno le Maire, ministre :

Je suis d'accord avec vous.

L'index « Pénicaud » prévoit une revalorisation après un congé maternité et des sanctions en cas de manquement. Le Parlement doit jouer son rôle de contrôle et veiller à l'application de ce dispositif.

La question des familles monoparentales est en effet très importante. Je suis en revanche un peu plus réservé s'agissant des violences économiques car je me méfie des grands mots. Pour ma part, si je suis favorable à une politique très volontariste et très pragmatique, fondée sur des décisions fortes et assumées – comme les quotas – je me méfie en revanche de toute approche réinscrivant dans le débat public les mots désignant les réalités que l'on veut combattre, tel celui de « violences » : on risque de braquer certaines personnes et d'empêcher des avancées. Je le répète, je suis favorable à une approche très volontariste, très concrète, plus ambitieuse en matière de calendrier, avec des objectifs de résultats et non des visées de confrontation politique.

La question des quotas est politiquement très sensible. De nombreuses personnes estiment qu'ils ne sont pas opportuns au motif qu'ils aboutiraient à une forme de discrimination inversée. J'ai moi-même longtemps raisonné ainsi mais j'ai changé d'approche en constatant la lenteur inacceptable des progrès dans l'égalité entre les femmes et les hommes. Les quotas sont nécessaires, je n'ai aucun doute à ce propos.

Une approche universelle est également nécessaire, ne serait-ce que pour fixer l'horizon politique de l'égalité réelle entre les femmes et les hommes.

Quels champs d'application pour les quotas ?

La première option est celle des comex, or, cette instance n'étant pas juridiquement définie, nous risquons de nous enliser dans des débats interminables. Un risque d'éviction existe également : l'égalité entre les femmes et les hommes y sera respectée en leur sein mais contournée en déplaçant les instances dirigeantes ailleurs. Les responsables patronaux m'ont alerté à ce sujet.

La deuxième option est celle des cadres dirigeants. En l'occurrence, la définition juridique existe mais seules 40 000 personnes sont concernées, ce qui est insuffisant.

La troisième option consiste à retenir les 10 % de postes à hautes responsabilités, tels que définis dans le code du commerce, dans toutes les entreprises. Cela me paraît être un point de départ législatif intéressant pour conjuguer la nécessité d'aller vite et des éléments très pragmatiques d'un point de vue juridique.

Je ne me contenterai pas de bonnes paroles, de déclarations de principes ou de name and shame. Il faut que, d'ici l'été, nous ayons pris des décisions très concrètes.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.