Le département du Nord est de ceux qui connaissent le plus de féminicides. C'est bien par la prise en charge du conjoint violent mais aussi par son éviction que l'on protège les victimes et les enfants. Des lieux existent où les auteurs des violences sont pris en charge par des assistants sociaux, des médecins et des psychologues, mais rien n'est prévu pour la nuit. Á Lille, avec Mme la procureure Carole Étienne, très engagée dans ce domaine, et avec le service de contrôle judiciaire, nous avons cherché des hébergements nocturnes pour ces hommes. C'est indispensable : sinon, ils sont hébergés par leur famille ou par des amis, et la prise de conscience ne peut se faire dans un environnement familier. Deux logements étaient possibles à Lille, et des nuitées offertes par la préfecture ; ce n'était pas vraiment satisfaisant. J'ai la grande satisfaction de dire que nous allons obtenir les clés de trois autres logements ; ce fut difficile. Il faudrait multiplier ces actions à l'échelon national. La Chancellerie peut-elle aider à l'éviction des conjoints violents et à leur prise en charge, de manière à ce que les femmes soient mises à l'abri ?