Intervention de Philippe Naillet

Réunion du mercredi 9 septembre 2020 à 16h00
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Naillet :

Madame la présidente, monsieur le ministre, chers collègues, après de longs mois, le Gouvernement a enfin présenté son plan de relance le 3 septembre dernier. Le groupe Socialistes et apparentés est par principe pour les plans de relance. En juillet, nous avions d'ailleurs salué le plan de 750 milliards d'euros de l'Union européenne. Parce qu'il y avait urgence, notre groupe a présenté dès le 9 juin dernier 45 propositions concrètes chiffrées à 50 milliards d'euros. Cela contraste avec les 100 milliards d'euros de votre plan, dont 50 % sont recyclés ; selon Oxford Economics, le soutien à l'automobile, l'aéronautique ou encore les plans de rattrapage pour les Outre-mer étaient déjà actés.

Au-delà du montant, le plan de relance semble insuffisant sur le plan social, mais aussi environnemental. En effet, outre les effets d'annonce sur le fléchage de 30 milliards d'euros vers l'écologie se cachent un certain nombre de contradictions. Par exemple, 70 % des aides font la part belle à des secteurs qui ne sont pas particulièrement vertueux d'un point de vue environnemental, et sans conditions. Plus de « do not harm » pour la France, donc, alors que telle était la devise des Vingt-Sept. Par la voix de MM. Boris Vallaud et Jean-Louis Bricout, nous avions proposé une prime climat ambitieuse pour lutter contre la précarité énergétique – 18 milliards d'euros par an pendant trente ans pour rénover 24 millions de logements, dont 7 millions de « passoires énergétiques ». Voilà un exemple de mesure d'envergure, efficace tant pour l'emploi que pour le pouvoir d'achat et les conditions de vie des Français. D'où ma première question : comment, avec seulement un milliard d'euros en plus par an sur le logement privé, comptez-vous mettre fin à la précarité énergétique si vous ne prévoyez aucune nouvelle mesure pour le reste-à-charge des familles ?

Ma deuxième question concerne les inquiétudes des Ultramarins quant à la part du 1,5 milliard d'euros du plan de relance des Outre-mer. Est-ce à dire que nos territoires ne pourront prétendre aux dispositifs nationaux ? Et à l'inverse, si nos territoires peuvent prétendre aux enveloppes nationales, est-ce que leurs modalités de mise en œuvre seront adaptées à nos environnements spécifiques ?

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