Intervention de Chantal Jourdan

Réunion du mardi 15 septembre 2020 à 17h25
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChantal Jourdan :

Madame la ministre, il y avait au plus fort de la crise sanitaire unanimité pour dire qu'il fallait tirer les leçons de la situation et interroger notre modèle de développement. Il est donc attendu que le plan de relance du Gouvernement traduise cette volonté. Dans le plan présenté le 3 septembre, 30 milliards doivent être consacrés à l'écologie pour assurer la rénovation énergétique des bâtiments, le développement de l'hydrogène vert, l'investissement dans le ferroviaire ou la mobilité du quotidien.

Cependant, certains chapitres de ce plan risquent d'entrer en contradiction du fait des orientations différentes qu'ils poursuivent. J'illustre mon propos avec deux points. Tout d'abord, il est surprenant de trouver des investissements importants en faveur du nucléaire si l'objectif de la France est d'abaisser à 50 % la part du nucléaire dans son mix énergétique d'ici 2035. Il serait attendu que les 470 millions d'euros qui sont investis par le plan dans cette filière servent aussi à préparer l'après-nucléaire, c'est-à-dire le démantèlement et la formation des personnels. En parallèle, bien sûr, un soutien massif aux énergies renouvelables territorialisées serait indispensable et marquerait la volonté de soutenir l'économie locale. Madame la ministre, pouvez-vous donc nous assurer que les choix du Gouvernement permettront bien de respecter l'engagement à 2035 ?

Je reviens en deuxième point sur une récente interview dans laquelle vous indiquiez l'interdiction au début de l'année 2021 de plus de 50 % des produits contenant du glyphosate, car des alternatives seraient trouvées. Or c'est souvent une logique de substitution qui est avancée, logique qui nous éloigne de la démarche agroécologique. Cette dernière nécessite en réalité un changement des pratiques et aurait l'avantage de répondre à la reconfiguration des territoires qui pourraient retrouver biodiversité, qualité de l'air, qualité de l'eau et qualité des sols. Pour cela, des fonds conséquents devraient être alloués à l'accompagnement des agriculteurs qui s'engagent dans des mutations agronomiques. Madame la ministre, le Gouvernement est-il prêt à privilégier l'accompagnement du changement des pratiques agricoles ?

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