Intervention de Yolaine de Courson

Réunion du mardi 15 septembre 2020 à 17h25
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYolaine de Courson :

Cette rentrée est marquée par de nombreux sujets qui ont trait à ces choix cruciaux que nous devons faire en société face à l'enjeu de la transition écologique. Nous avons à nous pencher sur des projets de loi qui proposent d'importantes régressions sur le plan du droit et de la démocratie environnementale comme dans le titre III du projet de loi d'accélération et de simplification de l'action publique. Nous sommes sommés d'accepter sans débat suffisant la transformation technique de la 5G.

Dans le plan de relance, poser du double vitrage ou investir dans la filière hydrogène sont d'excellentes choses, mais, vous le savez bien, ce sont à la fois la réponse tardive à une exigence européenne et une ambition de politique industrielle classique. Cela ne constitue pas un engagement novateur vers une économie écologique.

Cette distinction est particulièrement frappante en ce qui concerne le projet de loi de circonstance sur ces pesticides dangereux que sont les néonicotinoïdes. Je vous rappelle à ce sujet trois éléments.

Nous avions tout d'abord dit dans le groupe En Marche que nous ne ferions pas de loi de circonstances. Ensuite, au moment de l'annonce du plan France Relance, le Président de la République a dit : « France Relance n'est pas conçu pour faire face aux difficultés du moment, car cela, nous l'avons déjà fait. » Enfin, l'enjeu de France Relance n'est pas d'octroyer des subventions à des secteurs en difficulté, mais d'investir pour transformer.

Ce projet de rétablir les pesticides les plus toxiques a pour seul but de venir en aide à la filière industrielle du sucre issu de la betterave qui affronte une crise grave, c'est un fait, dans l'amont agricole de la filière. Toutefois, de quelle aide s'agit-il ? Son objet n'est pas d'accompagner réellement une filière pour qu'elle puisse être compétitive à long terme sur le marché mondial ni d'accompagner un écosystème de 46 000 emplois vers une production agroécologique dont nous pourrions être collectivement fiers. Non, il s'agit simplement de s'engager dans un moins-disant écologique et économique qui nous place sur une trajectoire de concurrence avec nos voisins européens les moins avancés.

Il existe d'autres solutions, madame la ministre. La protection de la biodiversité est vitale, et vous le savez mieux que quiconque. Cela ne devrait plus se discuter. Des idées ont été amenées, des lois ont été votées pour qu'il n'y ait plus de retour en arrière.

Dans la rentrée législative qui arrive, je me demande personnellement si, en cas de crise, la transition écologique devient juste une variable d'ajustement.

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