Madame la ministre, je vous remercie pour cette présentation et nul ne peut douter de votre volonté.
Des chiffres ont été donnés sur le plan de relance et vous dites aller plus loin que ces chiffres, mais la politique n'est pas faite que de chiffres. Elle est faite également de choix de société : courage politique, respect de la République, confiance dans les élus locaux.
Je commencerai par m'inquiéter de cette majorité qui fait comme si la République n'avait pas existé avant mai 2017 et ne se souvient pas des différentes démarches précédentes. Pourtant, même sous Nicolas Sarkozy, le Grenelle de l'Environnement en 2007 a donné des objectifs et des ambitions. Je ne parlerai que d'une seule, l'écotaxe, qui a été stoppée, mais qui nécessite de repartir. Êtes-vous prête à soutenir une écocontribution telle que je l'ai défendue maintes fois depuis plus d'un an dans l'hémicycle, notamment en loi de finances ?
Sous François Hollande, une avancée très notable a eu lieu dont vous avez d'ailleurs été l'une des initiatrices. Que faisons-nous de l'article 74 de la loi de transition énergétique pour la croissance verte (TECV) de 2015 ? C'est un article fondateur sur la question de l'économie circulaire qui nous remet en lien avec les limites de notre planète. Nous n'avons pas eu le droit d'en débattre dans la loi sur l'économie circulaire cet hiver ; cela a été interdit. Que faisons-nous donc de cet article ? Est-il toujours valide ?
Qu'est devenue la stratégie France Logistique 2025 qui avait été commanditée par le ministre Emmanuel Macron et par Ségolène Royal et présentée en 2016 en Conseil des ministres ? Ses objectifs sont en lien avec ceux que vous avez présentés. Or France Logistique 2025 a disparu.
Quid de la mise en œuvre de la loi Eva Sas sur les nouveaux indicateurs de richesse de 2016 ? Nous n'en entendons plus parler. Pourquoi la trajectoire, très positive, sur la mobilité électrique a-t-elle été freinée depuis 2018 ? Nous pourrions aussi parler du recul sur le nucléaire, des néonicotinoïdes, du glyphosate, etc. ?
Madame la ministre, Altéo est une société qui se trouve dans ma circonscription. Elle est en redressement judiciaire. C'est une usine unique au monde pour la production d'alumine, nécessaire à la transition écologique. Elle a fait disparaître de la pollution par des investissements majeurs. Elle risque de disparaître elle-même. L'État va-t-il prendre ses responsabilités au sujet d'Altéo ?