Intervention de Loïc Prud'homme

Réunion du mardi 22 septembre 2020 à 21h30
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLoïc Prud'homme :

Cet amendement vise à supprimer l'alinéa 1. Le projet de loi est en effet à rebours de l'urgence écologique : 68 % des vertébrés sauvages ont disparu en cinquante ans et 80 % des insectes européens en trente ans, en grande partie à cause des pesticides.

Le rapport 2020 du World Wildlife Fund (WWF) établit un lien entre érosion de la biodiversité et insécurité alimentaire : le modèle agro-industriel est à l'origine de 70 % de l'appauvrissement de la biodiversité terrestre et de 52 % de la dégradation des sols. Sur les 6 000 espèces végétales cultivées dans le monde, neuf fournissent les deux tiers de la production alimentaire mondiale.

En clair, l'agro-industrie crée elle-même les conditions propices à sa destruction : l'appauvrissement du vivant par la culture monospécifique et par l'utilisation massive de pesticides ainsi que les bouleversements climatiques créent en effet un terreau favorable aux maladies et aux ravageurs.

L'agro-industrie tue le vivant et broie les agriculteurs, dont plus de 20 % vivent sous le seuil de pauvreté. Nombre d'entre eux sont d'ailleurs malades des pesticides, et les suicides se multiplient.

Pansement sur une jambe de bois, le projet de loi réautorise les néonicotinoïdes. Or une telle décision nuit au vivant et aux agriculteurs eux-mêmes. Certes, certains risquent évidemment d'être cette année plus touchés que d'autres par la jaunisse, mais, le cas échéant, ils doivent bénéficier d'une aide financière exceptionnelle et non de l'autorisation par anticipation des néonicotinoïdes.

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