Cet amendement vise à supprimer l'alinéa 2.
Le Gouvernement, qui s'enferme dans une impasse, avance comme argument majeur pour défendre cette dérogation que les abeilles et la biodiversité ne seront pas touchées puisque la betterave est récoltée avant floraison, qu'elle n'attirerait dès lors pas les pollinisateurs et que l'usage des néonicotinoïdes en enrobage de semence sur cette culture ne serait donc pas dangereux pour les abeilles.
Au cours d'une interview, M. le ministre s'est même permis d'affirmer que les seules abeilles à voler dans des champs de betteraves seraient un peu stupides et dépourvues de tout sens de l'orientation.
Or seulement 20 % de la substance active contenue par la semence est absorbée par la plante, le reste étant disséminé dans les sols, les cours d'eau et les nappes phréatiques, avec une rémanence pouvant s'étaler sur plus de vingt ans : de quoi contaminer toutes les cultures environnantes et nuire durablement tant aux abeilles qu'au reste de la faune sauvage.
Le Gouvernement avance par ailleurs que la dérogation dépendra des conditions météorologiques et qu'elle ne sera octroyée que si l'hiver est particulièrement doux. Le ministre a-t-il lui aussi une boule de cristal ? Comment les agriculteurs qui s'approvisionneront en semences de betterave pourront-ils choisir entre celles qui seront enrobées et celles qui ne le seront pas ? Comment en outre définir un hiver doux ? L'argument ne tient pas une seconde face aux réalités du terrain.