Certains arguments ne me semblent pas recevables. La France ne court pas le risque de faire face à une pénurie de sucre. Au lieu de se référer à la moyenne des cinq dernières années, on peut comparer les pertes subies par les producteurs cette année à celles accusées en 2019 – également une année sèche – où elles ont atteint 8,5 %. On est donc très loin des chiffres spectaculaires annoncés. La récolte est estimée à ce jour à des niveaux comparables à ceux de 2015, alors même que l'on compte quatre sucreries en moins.
On n'a pas entendu le même concert d'inquiétudes – au demeurant, justifiées – au sujet de l'avenir des salariés des sucreries, des ouvriers et des agriculteurs lorsqu'ils ont subi de plein fouet les conséquences de la crise de surproduction consécutive à la suppression des quotas européens. Mettons à plat la situation de la filière, qui est dans une impasse car on lui demande de s'aligner sur le modèle dérégulé – insoutenable – de la concurrence internationale. Travaillons-y sérieusement. Étudions l'outil de la transformation industrielle. Demandons-nous pourquoi, face à l'augmentation de la demande des consommateurs en sucre bio, on en importe d'Allemagne, ce qui est un comble. Mettons tout cela à plat, mais pas sur le dos du vivant, des abeilles, des vers de terre, etc.
L'amendement en discussion vise à revenir sur l'octroi de dérogations qui autoriseraient l'utilisation en France de produits interdits en Europe – car même l'Europe a reconnu leur dangerosité pour le vivant ! Cela nous paraît totalement inacceptable.