S'agissant des alternatives, ce n'est jamais le bon moment ni le bon tempo pour accompagner les producteurs vers un changement de pratiques. Nous avons entendu le même couplet au sujet du glyphosate. En 2017, la promesse avait été faite de sortir du glyphosate en 2020. Il a été dit que nous n'avions pas d'autres solutions, que les questions étaient trop complexes et que la recherche était en retard.
Suivant mon appétit pour les questions agronomiques – vous le connaissez monsieur le ministre –, j'ai participé à la mission d'information commune sur le suivi de la stratégie de sortie du glyphosate, mission à laquelle je participe toujours. J'ai proposé à mes collègues d'auditionner des scientifiques de l'INRAE qui, entre 2013 et 2017, ont produit des études sur des solutions alternatives au glyphosate. Ces papiers, que j'ai fournis à mes collègues, montrent qu'il était possible de sortir du glyphosate en accompagnant les producteurs.
À l'heure où nous parlons, la question est toujours sous le tapis de la mission d'information commune. Les scientifiques n'ont pas été auditionnés. Quant au calendrier de sortie du glyphosate, il reste un horizon à atteindre qui recule au fur et à mesure que nous avançons.
Pour les néonicotinoïdes, j'ai l'impression que vous nous servez les mêmes arguments, pour aller vers le même résultat. Aujourd'hui, nous n'avons plus le temps de voir la ligne d'horizon reculer.