L'amendement CD2 vise à interdire toute forme de publicité ou de communication commerciale incitant directement ou indirectement à dégrader, abandonner ou remplacer prématurément des produits encore fonctionnels.
Selon les auteurs du rapport intitulé « Big Corpo », paru juste avant l'été à l'initiative d'un collectif d'associations, chaque individu serait exposé chaque jour à 15 000 stimuli commerciaux en moyenne. L'objet de ces messages n'est pas d'accorder la marchandise aux besoins réels de l'individu, mais d'accorder les besoins de l'individu à l'accumulation infinie de marchandises.
Les marques savent parfaitement comment influer sur nos choix de consommation ou de non-consommation. Leur impact neuro-cognitif est avéré et documenté. Elles nous persuadent que la sobriété n'est pas une solution et qu'il est possible de consommer toujours plus sans altérer ni la qualité des ressources disponibles, ni leur quantité, ni la qualité de l'environnement.
Ainsi, chaque Français consomme en moyenne dix kilos de textile neuf par an. Pour respecter les accords de Paris en matière d'émissions de gaz à effet de serre, il faudrait diviser ce chiffre par dix, pour parvenir à une consommation d'un kilo de textile neuf par habitant en 2022. Il est illusoire de considérer que le marché se régulera seul. L'obsolescence des produits n'est pas réservée, contrairement à ce qu'on pense, au monde de l'électronique et de l'électroménager. Elle vaut le secteur textile : en vous faisant croire que la couleur de vos chaussures ou de vos habits n'est plus la bonne parce que la mode a changé, on vous incite à en racheter régulièrement, même si même si vous n'en avez pas forcément besoin. De fait, cette proposition de loi ne s'attaque pas assez au problème de l'obsolescence des produits, quels qu'ils soient. Nous souhaitons par l'amendement CD2 l'introduire dans le débat.