Mon amendement CD12 reprend un combat que Guillaume Garot, moi-même et les autres membres du groupe Socialistes et apparentés menons depuis très longtemps. Soyons honnêtes : même sous la précédente majorité, nous n'avons pas réussi à le mener à bien… Il fallait maintenir l'équilibre financier des grands médias, notamment des chaînes de télévision.
Il s'agit de limiter et d'encadrer la publicité de tout produit nocif pour la santé des enfants. Plus ceux-ci grandissent dans des milieux culturellement, socialement et économiquement défavorisés, plus ils en sont victimes. Les familles, trop fragiles pour faire contrepoids, ne relaient pas les messages de santé publique alors même qu'elles sont sans cesse exposées, par le biais des écrans, aux messages incitant globalement à manger gras, sucré et salé.
Chacun connaît les conséquences de cet état de fait en France comme dans d'autres pays : l'augmentation des cas de diabète de type 2 et autres problèmes gravissimes de santé publique, notamment l'obésité. Au handicap sanitaire vient s'ajouter un véritable handicap social.
La moindre des choses, nous semble-t-il, consisterait, comme nous l'avons fait dans les lois relatives à l'agriculture et dans les véhicules législatifs qui le permettaient, d'encadrer la publicité destinée aux enfants. Rappeler les contre-indications n'est pas efficace. Il faut impérativement interdire ces publicités, ou à tout le moins les encadrer.
Or à chaque fois, sous la présidence de M. François Hollande comme sous celle de M. Emmanuel Macron, on nous a opposé le même et unique argument : l'équilibre financier des chaînes de télévision. Le jour où la sécurité sociale va exploser face aux problèmes de santé publique qui frapperont notamment les milieux populaires, comment expliquerons-nous à nos enfants et à nos petits-enfants combien nous avons été lâches en continuant à favoriser la malbouffe ? C'est incroyable ! J'appelle vraiment votre attention sur ce point.