Je remercie M. Julien Aubert de nous inviter, par cette proposition de loi, à réfléchir à l'éolien et à son développement.
La stratégie nationale bas-carbone, introduite en 2015 par la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte, fixe un vrai cap en ce qui concerne la protection de notre environnement : il s'agit d'atteindre la neutralité carbone d'ici à 2050. Il faudra utiliser plusieurs leviers, en particulier la décarbonation des vecteurs énergétiques. Le paysage français en la matière se transforme progressivement en intégrant une part croissante d'énergies renouvelables. Les objectifs sont ambitieux : il faudra porter leur part à 33 % du mix énergétique et à 40 % de la production d'électricité en 2030.
L'éolien constitue, aux côtés du photovoltaïque, une filière importante, objet de beaucoup d'attentes et de nouveaux enjeux, sur terre et offshore. L'énergie éolienne a connu un développement important en France : sa part dans la production électrique est désormais d'un peu plus de 5 %, et le projet de programmation pluriannuelle de l'énergie ambitionne d'aller jusqu'à 15 % en 2028.
Nous en sommes tous bien conscients : l'énergie éolienne n'est pas la solution à tous les problèmes et elle ne permettra pas, à elle seule, de relever les grands défis de la transition énergétique. Cette énergie présente, comme toutes les autres, des avantages et des inconvénients. Elle n'en demeure pas moins essentielle pour enrichir le mix énergétique français. C'est une condition sine qua non pour la souveraineté du pays et le respect de l'environnement. Il me semble également essentiel de rappeler que l'éolien représente 20 000 emplois directs et indirects dans notre pays selon une note d'observatoire publiée en 2020. Le nombre de ces emplois a augmenté de 11 % l'année dernière, après avoir connu une hausse de 25 % entre 2016 et 2019. Des filières de construction, d'entretien et de formation ont vu le jour sur notre façade maritime.
Nous souhaitons un développement harmonieux de l'éolien dans l'ensemble du territoire afin d'éviter que certaines régions ou certaines zones assument seules cette politique, comme vous l'avez dit, monsieur le rapporteur. Nous sommes pour une plus grande acceptabilité sociale des décisions publiques, et nous avons souvent regretté que le Gouvernement n'entende pas cette demande légitime. Il faut travailler sur l'acceptabilité des projets grâce à une concertation citoyenne. Par ailleurs, il serait peut-être judicieux de lever certains freins et de retravailler sur les contraintes en matière militaire et aéronautique.
Cette proposition de loi, loin de résoudre l'équation, s'apparente en réalité à un abandon. Les solutions consistant à augmenter les distances entre les installations et les habitations et à donner un droit de veto aux communes s'assimilent en fait à un coup d'arrêt. L'adoption de cette proposition de loi remettrait en cause la quasi-totalité des projets éoliens. Permettez-moi aussi de regretter, monsieur le rapporteur, le fait que le texte laisse complètement de côté la question de l'éolien offshore. Même si la proposition de loi pose de vraies questions, le groupe Socialistes et apparentés ne peut soutenir que l'article 3.