Je voudrais féliciter le rapporteur, M. Aubert, pour son travail approfondi sur l'ensemble de la politique énergétique de notre pays et remercier sincèrement nos collègues du groupe Les Républicains de poser la question de l'éolien en France. Il faut mieux planifier et mieux encadrer, tous les groupes l'ont souligné. Ils l'ont fait de manières différentes, certains soutenant cette énergie alors que d'autres la dénoncent, mais tous ont dit qu'il fallait mieux maîtriser les choses. Ce texte est l'occasion de le faire : nous ne pourrons pas y arriver sans changer la loi. Il n'existe pas de planification à l'heure actuelle : un promoteur peut décider d'implanter une éolienne sans tenir compte de l'avis du maire, de la population, voire de l'État. C'est cela qu'il faut changer. Nous devons nous saisir de cette proposition de loi.
Si nous nous intéressons maintenant à l'éolien, c'est parce que son développement, notamment terrestre, pose différentes difficultés.
À titre personnel, je voudrais rappeler que l'éolien est traité depuis quelques années par le ministère de l'écologie, toutes tendances confondues, comme un symbole de la lutte contre le changement climatique et pour la protection de l'environnement. Cela correspond-il à la réalité ? La lutte contre le changement climatique ne peut être assurée par une énergie intermittente, non prédictible et non pilotable. C'est impossible. La théorie selon laquelle il y aurait du vent dans le Sud quand il n'y en a pas dans le Nord est tout simplement fausse. En février et mars, on n'aurait pas eu d'électricité même si des éoliennes avaient été implantées partout en Europe. Il faut en être conscient et le faire savoir. Les Français ont la chance d'avoir une production d'électricité déjà décarbonée, pilotable et économique qui est le nucléaire. Arrêtons de nous tirer des balles dans le pied et portons nos ambitions au niveau européen sur ce sujet.
Par ailleurs, comment peut-on défendre l'idée que les éoliennes protègent l'environnement ? Faut-il rappeler que les pales sont fabriquées avec des matériaux qui ne sont pas renouvelables et que les socles, de 1 500 mètres cubes de béton, resteront dans le sol puisqu'ils ne doivent, réglementairement, être enlevés que sur un mètre de profondeur ?
Enfin, personne ne nie l'atteinte aux paysages et au patrimoine, parfois reconnu par l'UNESCO, que constituent ces moulins de 200 mètres de haut.
Tout cela nécessite qu'on encadre le développement de l'éolien en changeant la loi, sans nécessairement le stopper – on peut avoir des positions différentes en ce qui concerne le mix énergétique. Ce texte nous en donne l'occasion, ce dont je vous remercie, et je défendrai des amendements allant dans ce sens.