Intervention de Guy Bricout

Réunion du mercredi 25 novembre 2020 à 9h30
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuy Bricout :

Je félicite le rapporteur pour la qualité de son exposé. Je suis ravi que cette proposition de loi soit inscrite à l'ordre du jour, tant le développement de l'éolien se fait de manière anarchique et inégale selon les territoires. Ainsi, la région des Hauts-de-France, dont je fais partie, supportera bientôt à elle seule 30 % de l'effort national. Autour de la ville dont j'ai été le maire, l'implantation d'une trentaine d'éoliennes a été autorisée par les petites communes environnantes, qui voient là l'occasion d'une ressource complémentaire, sans penser à l'avenir.

Ce n'est pas supportable, à plus d'un titre. Tout d'abord, le développement des parcs éoliens se fait à marche forcée : tout est mis en œuvre pour renforcer l'acceptabilité, plutôt que la prise en compte de la parole des élus et des citoyens. Pourtant les chiffres parlent d'eux-mêmes : dans les Hauts-de-France, 70 % des projets sont contestés devant les tribunaux. Ensuite, les retombées financières pour les budgets communaux ne peuvent pas tout justifier. Il faut mettre aussi dans la balance les détériorations induites sur les paysages ou le patrimoine culturel et architectural.

Je suis l'élu d'une région touristique et historique, qui a vécu très durement la guerre de 14-18 et qui souffre d'être dénaturée à outrance. De nombreuses éoliennes sont en effet implantées sur les champs de bataille, où nombre de nos soldats sont encore enterrés !

Enfin, les avantages environnementaux de ces parcs éoliens sont très discutables – et d'ailleurs remis en cause par de nombreux experts. En effet, la construction d'éoliennes est très consommatrice de terres rares ; le recyclage des pales ne peut se faire qu'à hauteur de 50 % maximum – il existe des cimetières de pales d'éoliennes aux États-Unis –, le reste étant enterré et brûlé ; une grande partie des socles ne peut être retirée des sols. Du reste, une somme infime est prévue dans les contrats pour leur déconstruction. Au final, l'éolien générerait plus de CO2 que le nucléaire !

Par ailleurs, l'enjeu sanitaire sur lequel porte le dernier article du texte est, lui aussi, particulièrement important. Il y a quelque temps, j'ai demandé une étude approfondie et indépendante sur les effets sanitaires des éoliennes, afin que les habitants soient pleinement informés. Plusieurs éleveurs de ma circonscription ont constaté en effet, depuis l'installation de parcs éoliens à proximité de leur exploitation, – mais c'est peut-être aussi en lien avec d'autres installations comme les lignes à haute tension –, qu'une partie de leurs élevages déclenchaient des réactions inhabituelles : amaigrissements, moindre production de lait, voire décès brutaux. Les autorités, alertées, ont diligenté des experts mais aucune réponse précise n'a été apportée, alors que ces situations sont tragiques pour les éleveurs qui se retrouvent parfois au bord de la faillite.

Notre groupe soutiendra donc cette proposition de loi qui donne un cadre précis à l'implantation d'éoliennes.

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