Nous avons évoqué la distance aux éoliennes, à l'article 1er et à l'article 2. Mais le problème fondamental, dont tout le monde a parlé, c'est l'acceptabilité des énergies renouvelables (EnR).
Je suis d'accord avec ce que dit Mme de La Raudière concernant les covisibilités mais il faut régler tous ces points en amont. Cela justifie le fait que nos avis aient été défavorables depuis le début : il faut un projet de territoire paysager. Les zones de développement de l'éolien (ZDE), dont je regrette qu'elles aient été annulées, ne suffiraient pas.
À la demande de Mme la ministre Emmanuelle Wargon, la Commission supérieure des sites, perspectives et paysages, dont je suis membre, a réalisé une analyse sur les paysages en transition énergétique. Il faut d'abord accepter l'idée de cette transition énergétique et que ce mix soit vraiment durable, mais l'enjeu est essentiel. Nous avons étudié des cas où des élus se sont eux-mêmes saisis du sujet, sans y être obligés par la loi : à Vézelay, à Thouarcé, ils ont pu raisonner l'installation d'un mix énergétique comprenant des éoliennes.
Il faut vraiment que l'État soutienne des projets de paysages de territoire, plutôt que de réglementer les distances ou des périmètres très fins. La concertation doit se faire localement, avec les citoyens. C'est plus difficile que de fixer des distances.
Les représentants de Réseau de transport d'électricité (RTE) que j'ai rencontrés, comme vous sans doute, estiment que les schémas régionaux qu'ils doivent élaborer pour les ZDE ne sont ni cohérents avec les schémas régionaux d'aménagement, de développement durable et d'égalité des territoires (SRADDET), ni compris et soutenus par les élus locaux.
L'État demande une prospective à dix ans, y compris sur les énergies renouvelables, mais la démarche n'est ni partagée ni concertée. Il faut donc, plus globalement, des projets de territoire paysagers, sur le fondement de ZDE améliorées. Ce n'est qu'ainsi qu'on convaincra – peut-être pas ceux qui sont totalement contre – de l'idée qu'il faut un mix énergétique, et d'adapter tel mix à tel paysage. Cela vaut également pour la méthanisation. Dans le département où se trouve ma circonscription, on rejette tout, actuellement. Cela n'est pas tenable.