Je suis sensible à l'argumentation qui a été développée. Dans le fond, je partage l'idée qu'une forme d'aménagement du territoire par rapport au paysage serait intéressante – majeure, même, si vous voulez. Je suis homme de pragmatisme : étant magistrat de la Cour des comptes, j'ai beaucoup moins de créativité. Pour moi, un chiffre est un chiffre, c'est blanc ou noir. En l'occurrence, depuis 2012, l'éolien se développe. Le Parlement ressemble à une poule qui regarderait une cuillère en se demandant comment elle peut s'en saisir. Pendant ce temps, on construit des éoliennes.
J'entends bien que votre méthode serait meilleure, mais si c'est pour aboutir à l'outil parfait de programmation d'aménagement du territoire en 2027, alors que nous sommes déjà presque en 2021 et que la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) va jusqu'en 2028, cela sera très beau au niveau du principe mais totalement décalé au niveau de la pratique. Ce n'est pas une fois que l'on aura construit 15 000 éoliennes qu'il faudra se dire que l'on a trouvé le bon outil de concertation et de programmation : ce sera trop tard.
J'entends bien les députés qui disent que ce n'est pas assez, que ce n'est pas comme cela qu'il faut faire, qu'il faudrait faire différemment. Je les invite, d'ici à la séance publique, à déposer des amendements. Si vous pensez qu'il existe une autre manière de programmer, discutons-en, mais ne débattons pas de la manière dont on prévoira le déploiement en 2022, 2023 ou 2024.