Notre pays entre dans l'ère des crises, sanitaire, économique voire sociale, mais aussi climatique et sécuritaire. La France doit non seulement faire face mais réfléchir à la façon dont elle peut s'y adapter sur le long terme.
La SNCF joue un rôle clé dans la vie quotidienne des Français, dans l'évolution de leur mode de vie et pour le soutien à l'activité. Je souhaite donc vous poser des questions très simples sur la façon dont l'entreprise, elle aussi, devra adapter son modèle économique pour participer, avec l'État et avec les Français, à cette vaste stratégie d'adaptation nationale à la « société des crises ».
Ma première question portera sur la crise sanitaire et la manière dont la SNCF se positionne aux côtés des Français dans le cadre des deux confinements et déconfinements, mais je la poserai sur un mode un peu humoristique, malgré la gravité de la situation.
Ce n'est pas encore Noël, mais je vais vous raconter un petit miracle : je suis parmi vous sans avoir pu prendre de train. Depuis six mois, comme beaucoup de Français, je voyage dans des trains bondés et je suis soumise à des horaires peu propices à la bonne organisation des journées de travail. Je parviens, vaille que vaille, à me débrouiller, au prix de quelques conséquences sur mon activité professionnelle et sur ma vie de famille. Bref, en tant qu'usager de la SNCF et, particulièrement, du TGV Lille-Paris, je n'ai pas le sentiment que l'on me facilite cette adaptation à la crise.
Vous avez affirmé dans vos réponses à notre questionnaire que vous placez la satisfaction du client au cœur de votre modèle et que vous êtes au rendez-vous du déconfinement. Or ce n'est pas un sentiment que partagent beaucoup de Français et d'usagers. Sur quels éléments vous fondez-vous pour juger ainsi de la satisfaction des usagers quant à votre gestion du confinement, du déconfinement, et à votre soutien à la reprise de l'activité ?
Le succès commercial du réseau TGV est décisif pour financer les trains d'équilibre du territoire (TET) et pour l'aménagement du territoire. Quelle a été votre action pendant la crise ? Quelle est votre feuille de route ?
Quid, précisément, des TET ? Un effort substantiel a été consenti dans le cadre du plan de relance avec un investissement de 620 millions d'euros. Le Gouvernement et la majorité ont pris des engagements forts auprès des Français sur les transports du quotidien, et je sais que vous travaillez avec l'ensemble des présidents de région. Quelles assurances pouvez-vous nous donner pour les années à venir ?
De plus, quelles actions la SNCF mène-t-elle pour assurer la sécurité des usagers et de ses agents ?
Je sais que vous avez de grandes ambitions en matière de fret. Le plan de relance, là encore, comprend des investissements importants et la Convention citoyenne pour le climat a quant à elle fait part de ses attentes. Quelle est votre feuille de route ?
Enfin, comme toutes les entreprises, la SNCF a été fortement touchée par la crise. En septembre, vous avez estimé que les pertes s'élevaient à 5 milliards d'euros. Comment comptez-vous assurer les équilibres financiers de l'entreprise dans un contexte qui, au-delà des crises, n'est pas simple, notamment en raison de l'ouverture à la concurrence ?