Intervention de Jean-Pierre Farandou

Réunion du mercredi 2 décembre 2020 à 11h00
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Jean-Pierre Farandou, président-directeur général de la SNCF :

Nous devons parvenir à trouver un équilibre. Les usagers souhaitent avoir le plus grand nombre possible de TGV à leur disposition, à tous les horaires possibles, et c'est bien normal. Nous y sommes parvenus avant la crise avec, par exemple, plus de vingt allers-retours quotidiens entre Paris et Lille. Le cercle vertueux d'une offre et d'une demande importantes était donc enclenché, mais la crise est passée par là.

La logique sanitaire a imposé une réduction de la mobilité. La mobilité inter‑régionale n'a d'ailleurs été possible que dans le cadre de dérogations et d'attestations, les pouvoirs publics n'ayant en rien encouragé les déplacements d'une région à l'autre pendant le confinement. Nous avons donc réduit l'offre.

De plus, la demande s'est effondrée. Lors du premier confinement, 1 % du trafic était assuré contre 12 % à 13 % lors du second, même si des variations sont possibles en fonction des lignes. La baisse est donc sensible. Il n'est pas question de faire circuler des trains vides, même si ces derniers ne doivent pas être trop remplis – peut-être que des corrections doivent être d'ailleurs apportées, ce que nous sommes prêts à faire.

Enfin, sur un plan économique, c'est le TGV qui « tient » toute l'entreprise. Lorsqu'il va bien, elle va bien ; lorsqu'il va mal, nous allons tous mal, la SNCF et au-delà, car tout l'équilibre économique ferroviaire est affecté.

Le taux d'occupation est l'une des clés de la soutenabilité du modèle TGV. Les coûts sont fixes : que le TGV soit plein ou vide, le coût du péage est le même, de même que celui de l'amortissement du matériel, en capital et en maintenance. Pour couvrir les coûts engagés, l'occupation doit être supérieure à 60 %. En deçà, chaque TGV qui circule perd de l'argent, ce qui ne peut pas durer très longtemps : les péréquations que j'ai évoquées voleraient en éclat.

La seule manière de retrouver l'équilibre est d'avoir des taux d'occupation convenables, donc, d'ajuster l'offre à la demande. Celle-ci baissant, il n'est pas anormal de diminuer celle-là. Est-on allé trop loin dans certains endroits ? C'est possible. Nous sommes prêts à en discuter avec les élus – certains, dans les territoires septentrionaux, ont fait savoir qu'un ajustement serait nécessaire. Nous y travaillons avec l'ensemble des élus et nous augmenterons l'offre en janvier. Nous veillerons également à la desserte TGV des villes moyennes : si nous nous fiions uniquement à la demande, nous serions tentés de réduire davantage encore le trafic mais nous ne le ferons pas.

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