Intervention de Guy Bricout

Réunion du mercredi 2 décembre 2020 à 11h00
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuy Bricout :

Avant la crise, nous avions beaucoup de questions et de doutes sur l'application des engagements pris : je pense notamment au rapport de M. Philippe Duron. Nous demeurons assez dubitatifs après l'examen du projet de loi de finances (PLF) pour 2021 et du plan de relance qui, hélas, ne nous semblent pas encore à la hauteur des enjeux. Ainsi, le montant de 5 milliards d'euros alloué au ferroviaire semble bien faible face à la dette croissante de la SNCF et à l'ampleur des objectifs répétés ces derniers mois par le Gouvernement : régénération des voies, sauvegarde des petites lignes, relance du fret. N'oublions pas, en outre, que le plan de relance ne nous permet pas de nous projeter au-delà de 2022, ce qui est un peu court.

La rénovation des petites lignes passe, en amont, par la régénération de notre réseau. Lors de l'examen du PLF, le ministre délégué chargé des transports, M. Jean-Baptiste Djebbari, nous a expliqué que les 4,1 milliards d'euros consacrés au soutien de la SNCF serviraient essentiellement à régénérer le réseau et à disposer, à l'horizon 2030, d'un réseau de bonne tenue. Ces échéances sont-elles, à vos yeux, tenables ? Je rappelle que SNCF Réseau estimait à 7 milliards d'euros le coût de la rénovation de nos petites lignes. Par ailleurs, les régions, malgré leur bonne volonté patente, ne pourront pas dépasser leurs limites financières et certaines seront freinées par le montant considérable des investissements à engager. Combien de petites lignes risquent d'être condamnées par le manque de moyens mis sur la table ? L'État pourra-t-il sauver nos 9 000 kilomètres de petites lignes, comme il le dit ?

Nous sommes aussi dans le flou total en matière de fret. Là aussi, les inquiétudes sont grandes. Les spécialistes évaluent à 15 milliards d'euros les besoins du secteur, là où le budget pour 2021 en prévoit 170 millions. Par ailleurs, les atermoiements au sujet de la ligne Perpignan-Rungis ne nous rassurent pas. Comment comptez-vous, concrètement, assurer l'avenir du fret dans notre pays, selon quel modèle et à quelle échéance ?

Quid, par ailleurs, des trains de nuit ? Le Gouvernement a annoncé la réouverture de deux lignes, Paris-Nice et Paris-Tarbes, et dit avoir l'ambition d'en ouvrir d'autres. Aura-t-on les financements nécessaires, alors que notre matériel roulant est vétuste et en nombre insuffisant ?

Je soulignais la valeur ajoutée du train en matière environnementale. Où en est le développement du train à hydrogène – énergie que je soutiens fortement ?

Je voudrais dire un mot de votre gestion foncière. Sur mon territoire, beaucoup de terrains appartenant à la SNCF sont à l'abandon. Avez-vous estimé ce qu'il vous reste à vendre et ce que cela pourrait rapporter à votre société ?

Je conclurai sur une note positive, en soulignant – contrairement à ce que dit Mme Valérie Petit – un bien meilleur respect des horaires et une plus grande fiabilité sur la ligne que j'emprunte régulièrement, entre Paris et Saint-Quentin. C'est un vrai plus pour notre territoire et je tenais à vous en féliciter.

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