Intervention de Loïc Prud'homme

Réunion du mercredi 2 décembre 2020 à 11h00
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLoïc Prud'homme :

Le train représente seulement 0,3 % des émissions de gaz à effet de serre pour le secteur du transport et rejette jusqu'à quarante fois moins de CO2 qu'une voiture. Pour atteindre la neutralité carbone, l'État s'est fixé l'objectif d'augmenter de 79 % le trafic ferroviaire d'ici à 2050, preuve qu'il constitue le mode de transport de l'avenir.

Je ne vous envie pas, monsieur Farandou, car vous êtes l'homme chargé d'appliquer cet ambitieux programme avec un plan de relance du ferroviaire qui couvre à peine les pertes de la SNCF liées à la Covid-19. Les 5 petits milliards d'euros prévus seraient à peine suffisants, par ailleurs, pour remettre en état les lignes vétustes de la seule région Nouvelle-Aquitaine. Il ne manque pas moins de 3 milliards d'euros par an pour donner une réelle chance de relancer le ferroviaire en France. Les petites gares et les lignes du quotidien continuent de fermer les unes après les autres. En Gironde, élus et usagers se battent sans relâche pour la réouverture de la ligne entre Blaye et Bordeaux, qui permettrait à des milliers de gens de laisser leur voiture au garage pour aller travailler. Rappelons que la pollution de l'air est responsable de 48 000 morts prématurées, chaque année, en France.

Pensez-vous encore que l'ouverture à la concurrence du transport de voyageurs est une solution viable, alors que nombre de nos voisins européens en reviennent en urgence ? Comment allez-vous relancer le transport de marchandises par le train, en chute libre depuis son ouverture à la concurrence, alors que la SNCF s'apprête à vendre sa filiale de wagons Ermewa, qui dispose de 42 000 wagons de fret ? Comment entendez-vous reconquérir la part du wagon isolé, alors que vous ne dites pas un mot de la concurrence des camions de Geodis, filiale de la SNCF, et que, par ailleurs, votre groupe a, par le passé, méthodiquement poussé les clients du fret dans les bras du transport routier ?

Monsieur le président-directeur général, je n'attends pas un cours de comptabilité analytique. Les enjeux sont trop essentiels et urgents pour ne pas mettre des moyens financiers en face de belles paroles et de grands objectifs. J'attends des réponses concrètes sur les orientations stratégiques et, surtout, sur les moyens dont vous disposerez sur chacun des points que j'ai évoqués.

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