Madame la ministre, je vous remercie d'avoir rappelé que notre pays était largement décarboné grâce au nucléaire.
Vous vous êtes attachée à démontrer que le projet Hercule répond à un problème structurel d'EDF : la faiblesse de ses fonds propres. Si votre volonté est bien de donner à EDF les moyens de son développement, pourquoi ne commencez-vous pas par envisager une baisse des différentes taxes, dont la TVA, qui pèsent sur l'électricité ? Il s'agit en effet d'un bien essentiel, clé pour la décarbonation.
Si votre objectif est de renationaliser le nucléaire et l'hydraulique afin de financer sur fonds publics le nouveau nucléaire et de résoudre les problèmes que vous avez exposés, pourquoi ne pas l'avoir fait lorsque les cours en bourse étaient bas, plutôt que d'attendre une grande nouvelle de Bruxelles, qui va évidemment les faire monter ?
À part des liens financiers, que partageront EDF Vert et EDF Bleu ? Cette opération ne va-t-elle pas essentiellement enrichir les banques conseils ? Pouvez-vous nous garantir que vous procéderez à l'augmentation du capital d'EDF Vert par des émissions d'actions nouvelles, sans aucune cession des actions d'EDF Vert détenues par EDF Bleu ?
Quel intérêt y a-t-il à intégrer ENEDIS, distributeur d'électricité, au sein d'EDF Vert, appartenant au secteur concurrentiel ? Bien sûr, je vous ai entendue : il n'y aura pas de privatisation du groupe EDF. Mais on se souvient que l'État, par la voix de différents Premiers ministres et Présidents de la République, avait promis que Gaz de France (GDF) ne serait jamais privatisé. L'État pesait alors pour 70 % dans son capital ; aujourd'hui, il est malheureusement en dessous du tiers.