Je tiens d'abord à vous remercier pour votre présence, Monsieur le président, puisque vous êtes encore président de la chambre régionale des comptes de Nouvelle-Aquitaine. Je m'étonne de la nomination d'un nouveau président au directoire de la SGP : vous serez le cinquième en dix ans à occuper ce poste. Je vous souhaite d'assumer un mandat complet à la tête de cette structure à la mission fondamentale pour l'avenir de la région parisienne et du pays, et qui requiert un engagement et une vision pérennes.
Votre tâche s'annonce difficile, voire complexe : elle concerne l'un des plus grands chantiers du monde pendant l'une des périodes les plus compliquées de notre histoire récente. De nombreuses contraintes pèsent sur le projet : d'abord, celle du temps.
Au-delà de l'échéance des JO en 2024, le projet doit répondre à une situation d'urgence climatique. Alors que certains osent proposer de couper les vivres aux transports en commun, ce nouveau réseau offrira la possibilité d'une mobilité propre à de très nombreux Franciliens. Il permettra aussi de densifier la métropole afin de lutter – l'enjeu est de taille – contre l'étalement urbain et l'artificialisation des sols, contre laquelle nous luttons en fixant en ce moment même dans la loi des objectifs ambitieux. Vous devrez entre autres réduire le montant de la facture estimé à ce jour à 35 milliards d'euros, ou au moins éviter qu'il augmente dans un contexte de crise sanitaire peu propice aux réductions de coûts.
Je souhaite connaître vos ambitions concernant ces deux points. Alors qu'une vingtaine de tunneliers étaient en service en 2020, pourriez-vous nous indiquer précisément les retards engendrés par la crise sanitaire sur l'échéancier de livraison des différents tronçons ? Quelles sources d'économies envisagez-vous ? Impacteront-elles tant le calendrier que les dessertes ?